Moment "M" sur les chaussures

Ce mois-ci, dans le blog de Bellite, je vous propose un Moment « M » sur les chaussures.
Avant de vous emmener à la découverte de l’histoire de la chaussure à travers les siècles, j’aimerais vous poser une question qui embarrassera peut-être certaines d’entre vous. Êtes-vous un(e) fétichiste de la chaussure : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ? Pour le savoir, il suffit de jeter un œil dans vos placards et de dénombrer les paires qui s’y trouvent rangées (ou en bazar, tout est question de tempérament 😊). Alors ? C’est démentiel ou pas ? Bon, si vous recensez plus de 30 paires, c’est qu’il est peut-être temps de jouer à la marguerite et de donner celles qui ne vous vont plus à l’op shop du coin ou à un groupe de mamans dans le besoin. Oui, non ? Je sens beaucoup de bonne volonté, mais aussi quelques réticences chez certaines d’entre vous. Me tromperai-je ? « Ah non… pas celles-là… ce sont celles de mon mariage ! Franchement, c’est trop sentimental, je ne peux vraiment pas m’en séparer... Oh, et celles-là sont sublimes… »
STOOOOOP ! Imaginez à quel point vos semelles seront ravies d’arpenter les sols de terres inconnues, émoustillées par ces merveilleuses découvertes : l’argile ocre du bush australien, les plages de sable fin de Copacabana, le marbre blanc d’Italie ou encore l’asphalte d’Hollywood Boulevard où elles se prendront pour des stars en racontant à leurs copines qu’elles y ont laissé leurs empreintes et se sont entichées d’un mec hyper cool, mais collant, alors qu’il s’agissait en réalité d’un chewing-gum… la chaussure droite racontera encore à sa sœur jumelle l’épisode mémorable de ce mec lui ayant fait d’énormes appels de phares auxquels elle avait répondu prestement en lui faisant du pied ; qu’elle avait ensuite trébuché, se prenant un beau râteau, parce que sa sœur n’avait pas reçu le même signal. « Ah, mais oui, je m’en souviens parfaitement ! Quel idiot ce Danny. Il se la pétait vraiment avec ses Kickers © ! » Eh oui, les chaussures sont comme nous, elles ont toujours une histoire passionnante à raconter. Mais leur véritable histoire, la connaissez-vous ?
Les premiers pas dans l’Histoire
Vous le devinez aisément : quand l’Homo Erectus a découvert le feu, il ne s’est pas immédiatement mis à la cordonnerie ! Il a fallu plusieurs millénaires pour qu’il apprenne à fabriquer des outils, à chasser, à tanner les peaux, etc. Vous serez cependant étonnées d’apprendre que des fouilles menées à Pékin supputent que les premières chaussures datent d’environ 40 000 ans avant J-C. Des lanières de cuir enroulées sur le pied servaient à le protéger des intempéries et des blessures provoquées par le frottement et les pierres. La momie d’Ötzi, datant d’environ 5000 ans avant J-C., apporte, quant à elle, la preuve irréfutable que les hommes de cette époque se chaussaient de bottes fourrées. Ensuite, il a fallu attendre 2000 ans pour que la sandale telle qu’on la connaisse fasse son apparition en Égypte.
Petit saut dans le temps…
Au XIVe siècle, une mule fourrée à bout pointu devient très vite tendance : la poulaine, ou chaussure à la polonaise. En fonction de son rang social, la personnalité pouvait porter une pointe plus ou moins longue et relevée atteignant parfois jusqu’à 50 centimètres, ce qui rendait la marche très difficile, vous vous en doutez ! De plus, le clergé condamnant l’usage de cet accessoire, le roi Charles V voulut l’interdire dès 1368, mais en vain, car la poulaine restera en usage durant encore plus d’un siècle.
Zoom sur les talons hauts
Au siècle suivant, Venise lance la mode de la chopine. Non, non, je ne parle pas du grand verre de bière, mais bien d’une chaussure à plateforme destinée à éviter les projections de boue sur les vêtements. D’abord portées par les courtisanes puis par les femmes de la noblesse, les chopines permettaient d’afficher son rang social au premier coup d’œil.
Je ne sais pas si cela vous parle, mais cela me rappelle les Buffalo © que de nombreuses personnes (filles comme garçons) portaient dans mon lycée. Pas vous ?
Après tout, on peut dire ce que l’on veut sur cette chaussure : la qualifier de farfelue, d’excentrique, d’obscène, d’adorable, de georgeous ; la chopine reste une source inépuisable d’inspiration pour les grands couturiers, Salvatore Ferragamo et Alexander Mc Queen en tête !
Et même si le talon haut peut-être synonyme de cauchemars pour celles et ceux qui ne parviennent pas à marcher avec, il a tout de même de sérieux atouts pour lui, non ? Il galbe la jambe, affine la silhouette, permet de se grandir, de séduire, de dominer (Chut ! l’histoire du fétichisme, ce sera pour plus tard…)
Louis XIV, en « Instagrammeur » de son temps, ne s’y est pas trompé. Il propulse les hauts talons, de couleur rouge en particulier, au sommet de l’État, lançant ainsi une véritable mode chez ses sujets, membres de l’aristocratie et de la noblesse essentiellement, qui ont à cœur de l’imiter pour le séduire.
Christian Louboutin s’en est d’ailleurs inspiré pour créer ce qui est devenue sa marque de fabrique : la célèbre semelle rouge tant convoitée par les shoes addicts.
Vous n’avez pas les moyens de vous les offrir ? Pas de panique, les escarpins EZE Stiletto disponibles sur le site internet Bellite https://bellite.store/products/taormina-boots sont exactement ceux qu’il vous faut ! Élégants, ces escarpins hyper tendance seront le must have de votre garde-robe de cette saison.
Avec ses 9,5 cm de hauteur, ce talon se rapproche de celui porté à la cour du Roi-Soleil ou encore un siècle plus tard, à la cour de Marie-Antoinette. À ce propos, saviez-vous que la reine la plus controversée du Siècle des Lumières possédait près de 500 paires de chaussures qui font encore l’objet de soins minutieux dans une aile du château de Versailles ? Si, si ! Visiter les archives nous permet de connaître les goûts vestimentaires de l’époque en question, mais nous apprend aussi beaucoup sur la personnalité de celle qui porte une telle attention à ses accessoires.
« Influenceuse » avant l’heure, la reine Marie-Antoinette changeait jusqu’à trois fois par jour de tenues. Sa couturière attitrée, Rose Bertin, rivalisait d’inventivité pour créer de ses doigts de fée des chaussures uniques qu’elle ornait de délicats rubans, de perles et de pierreries afin de les assortir aux nombreuses toilettes de la reine. Celles-ci étaient d’ailleurs admirées et copiées par l’ensemble des cours européennes.
En revanche, Marie-Antoinette a malheureusement subi le sort du talon en son temps en se faisant couper la tête. En agissant ainsi, les révolutionnaires mettaient fin aux privilèges. Désormais, tous les citoyens devaient être sur un pied d’égalité, sans vouloir faire un mauvais jeu de mots. Les chaussures plates ont dès lors eu le vent en poupe durant toute la durée du XIXe siècle, jusqu’à ce que le talon fasse son retour fracassant aux environs de 1880 dans un but clairement revendiqué : se distinguer, une nouvelle fois, du commun des mortels.
La suite, vous la connaissez : les bottines sont devenues les chaussures de prédilection des femmes. Très confortables, esthétiques, elles permettaient à celles-ci de faire de longues promenades aux bords de la rivière aux bras de leurs prétendants les ayant d’abord conviées à se balancer sur une escarpolette avant de leur proposer un déjeuner sur l’herbe pour profiter du bon air pur de la campagne. Les bottines, c’est aussi, à l’image de George Sand, un moyen pour les dames de se travestir en homme afin de passer inaperçues ! C’était le truc supercalifragilisticexpialidocious de l’époque ! D’ailleurs, quelles chaussures porte Julie Andrews dans le film Mary Poppins, à l’instar des suffragettes qui se battaient pour leurs droits ? Des bottines !
Rien de mieux pour finir cette brève rétrospective de l’histoire de la chaussure qu’un petit clip au goût suranné des années 80 ? Allez, ne faites pas les timides ! Je sais que la musique des 80’s est votre préférée, car elle vous entraîne jusqu’au bout de la nuit ! Venez dès lors m’accompagner et vous déhancher au rythme des accords de Kenny Loggins tout en visualisant les chaussures à la mode durant cette période faste.
Psst, suivez-moi, c’est par ici : https://www.youtube.com/watch?v=kK2hpeqkYjA
Ne vous inquiétez surtout pas : personne ne vous en voudra si vous enlevez vos chaussures pour danser sur Footloose. Mais chut, cela restera notre petit secret…
Envie d’approfondir le sujet ?
- Voici quelques liens vers des articles bien documentés et illustrés :
https://www.marieclaire.fr/,histoire-des-chaussures,782276.asp
https://www.instantprecieux.fr/histoire-chaussure-ceremonie
- Envie de flâner chez le libraire ? Voici des livres à ne pas manquer :
Helene Persson, Luxe, calme et volupté : Histoire de la chaussure, Lyon, CTC Groupe, 2008, 144 pages.
La Chaussure sous toutes ses coutures, Lyon, CTC Groupe, 2008, 144 pages.
Paul Lacroix, Histoire de la chaussure, depuis l’Antiquité la plus reculée jusqu’à nos jours, Paris, Hachette Livre BNF, 2013, 336 pages.
Winston Collins, Histoire de la chaussure a travers les âges, Bata Limited, 1994.
- Une visite planifiée en France ? Pourquoi ne pas faire un détour par Romans et visiter le musée international de la chaussure ?
http://www.ville-romans.fr/mon-quotidien/culture/165-le-musee-international-de-la-chaussure.htm,
© marjoriedennequin/© moment « M »